Du coup cette petite visite en Malaisie a fait remonter pas mal de souvenirs. J’avais même mis ma poche à passeport pour la forme. Il s’agit d’une poche qui s’accroche sous le T-shirt grâce à des sangles afin de conserver son passeport ou autre bien précieux à l’abri des mecs qui te fouillent les poches ou le sac … même si l’expérience à montré qu’elle n’était en aucun cas résistante aux coups de couteau. Bref c’est le genre de truc que tu portes sur le cœur (au premier degré) non-stop pendant deux mois.
Et je pense qu'à voyager, j’ai réussi à dégager une constante : traverser une frontière c’est fun.
Cette magie qui fait qu’en traversant un pont, un tunnel ou juste une ligne sur le sol on passe du tout au tout, avec la goutte de sueur froide qui va bien car même si on a toujours « rien à déclarer », on est jamais serein sur ce qu’il se passe de l’autre côté …
Je résiste pas à la tentation de raconter mes plus belles expériences dans ce domaine car finalement je ne les ai jamais mises par écris.
Déjà je sais pas pourquoi mais la lecture optique de mon passeport ne marche jamais donc d’emblé je pars gagnant …
La première traversée Pérou-Bolivie à Desaguadero avec Diane (bon anniversaire) en 2004. On partait de nuit de Arequipa au Pérou pour rejoindre la Paz en 12h. Pourtant on avait pris une option bus de luxe car on devait quand même passer à 4800m d’altitude pendant la nuit. On a commencé par une escale pas prévue de 4h à Puno car le bus n’avait plus de freins. En arrivant à Desaguadero, ambiance … comme on les aime, on descend, on traverse, pas de problème, mais une fois de l’autre côté on attend une heure à 4200m dans le froid car toutes nos affaires étaient dans le bus qui ne souhaitait pas réapparaître. On finit par apprendre à la tombée de la nuit que notre chauffeur s’est fait arrêter par la police car il s’était battu avec un mec dans la rue parce qu’un coréen qui voyageait avec nous s’était fait piquer 100 US$ par la « douane », mais que de toute façon s’était pas trop grave car notre bus était vraiment foutu et qu’il fallait en faire venir un autre de la Paz. Il me semble qu’on l’a bien attendu encore une ou deux heures pour se rendre compte qu’il était deux fois plus petit que le précédent … j’ai jamais su comment tout le monde était rentré mais on a fini par arriver à la Paz avec un bon 8 heures de retard.
La frontière Argentine-Bolivie à Villazon en 2005. On s’était pointé vers 5h du mat’ je crois, pour apprendre que la frontière n’ouvrait pas avant 7h. J’aime beaucoup le concept des heures d’ouverture pour un pays, c’est comme si quelqu’un annonçait au micro : « nous informons notre aimable clientèle que le pays fermera ses portes dans 15 min, nous vous prions de bien vouloir vous diriger vers la frontière ». Bref on avait 2 heures à attendre, il devait faire un bon -5°C et avec Olivier on a rien trouvé de mieux à faire que se finir une bouteille de rhum sec … afin d’alléger notre sac bien sûre. Tout ça pour se rendre compte au bout de deux heures qu’il y avait un décalage horaire entre la Bolivie et l’Argentine et qu’il nous fallait attendre une heure de plus. On était plus très frais.
La frontière Bolivie-Chili, quelque part paumé près du mont Sajama. Il faut dire que c’est pas franchement l’entente cordiale entre ces deux pays, surtout depuis que le Chili a privé la Bolivie de son unique accès à la mer (eh oui, tout le monde aime bien aller se baigner de temps en temps). Du coup il est interdit de faire passer quoi que se soit d’organique (à part soi-même bien sûre), j’ai même pas eu le droit de faire passer un bout de pain. Par contre pour la machette de 40cm que je trimbalais à ce moment là : aucun soucis (je me suis rappellé qu’elle était dans mon sac au moment où j’ai aperçus l’immense détecteur dans lequel il faisait tout passer et dont je doute fort qu’il fonctionnait réellement à présent …). Mais je crois qu’Alban a une version très fun de cette frontière, s’il veut nous en faire part dans un commentaire … ;)
Je vous ai déjà raconté que notre départ cette année a été un peu borderline, c’est pas la première fois qu’ils me font le coup à Charles de Gaulle. Déjà en 2005 ils avaient expliqué à Cyrielle, avec qui je voyageais, qu’avec le passeport qu’elle avait, ils ne pouvaient pas l’empêcher de partir mais ils lui assuraient aussi qu’elle ne pourrait pas revenir … elle n’avait pas de passeport à lecture optique et la loi là-dessus changeai juste entre notre vol allé et notre vol retour. Pas impressionnés pour un sou on est quand même partis, mais arrivés aux Etats-Unis, elle s’est fait embarqué sans que je m’en aperçoive par les services d’immigration pour 6h d’interrogatoires et de paperasserie. J’ai donc passé les 7h de transit que nous avions à la chercher partout dans l’aéroport de Miami, et il est très grand cet aéroport …
Même en Europe j’arrive à avoir des problèmes. Je suis le seul capable de me faire retenir un bon moment à la frontière Suisse (je sais c’est pas l’Europe) car ma carte d’identité dépliable en trois volet sans n’avoir jamais été passée à la machine à laver ne faisait pas trop rire les douaniers.
En faite c’est peut-être moi qui porte la poisse aux frontières …