Quitter Varsovie

Avec un départ à 9h et une arrivée à 6h le lendemain à Rotterdam, ça nous fait encore un bon petit 21h de trajet … Au final j’aurais bouffé dans les 66h de bus en 10 jours, de plus j’ai pas pu toujours voyager de nuit (forcément on fait difficilement 22h d’affilées de nuit …) ce qui m’a fait perdre pas mal de temps, mais dans l’ensemble j’ai bien kiffé. Une fois de plus le temps a été exploité au maximum et j’aurais pas pu continuer longtemps à ce rythme, le dernier jour j’avais à nouveau la jambe droite bloquée, à cause de mon problème au pied, à tel point que ça m’empêche de marcher … il faudrait vraiment que je fasse quelque chose pour ça. Une conclusion : voyager en Europe c’est pas pareil, c’est cher, ça se prête moins au voyage en solo, on tombe pas en émerveillement devant le moindre détail de la vie quotidienne, et puis entre l’Amérique du Sud et l’Asie du Sud Est, j’avais pris l’habitude qu’en tant que caucasien (c'est-à-dire visage pale) on te repère toujours et on te classe tout de suite dans la catégorie « touriste », en général c’est fatiguant mais souvent ça permet aussi d’établir plus facilement un contact avec la population … je rêve toujours autant du Kamtchatka.

Dernière étape : Varsovie

Retour à l’Est pour cette dernière étape en Pologne dont j’ai déjà commencé à parler. Je sais pas trop quoi vous dire sur Varsovie, à part peut-être une grosse influence de l’occupation communiste et qu’ils essaient de la faire disparaître le plus possible. Toute la vieille ville a été méticuleusement détruite par les allemands quand ils ont abandonné la ville puis méticuleusement reconstruite par les soviets … Malgré ça la ville semble sympa et reste pas mal rock’n roll, mais il m’aurait fallu plus de temps pour le confirmer.

Cette étape est aussi l’occasion de passer un message d’amour : One love in Varsovie Eh oui, M*lkla*y aime toutes les Lucy du monde entier

Bien sure j’aurais pas osé repartir sans une bouteille de vodka, ne m’y connaissant absolument pas et le polonais moyen vendeur de vodka parlant très peu l’anglais, je me suis donc contenté de pointer la bouteille qui faisait le plus polonais et le plus communiste. Donc j’en profite pour passer un message : j’ouvre la bouteille pour le premier qui vient me rendre visite ici …

L'enculé le plus cool

Je fais une pause dans le passage à l’Est pour vous parler de la semaine que je viens de passer. Avec mon superviseur on vient de passer 5 jours à l’institut Particle Technology de Braunschweig, proche de Hannover, Allemagne, pour faire des analyses par nanoindentation des particules sur lesquelles on travaille. Bref c’était vraiment une bonne opportunité car cette technologie est pas très répandu, le seul appareil comme ça qu’on trouve aux Pays Bas se trouve à Eindhoven et est actuellement en rade. Donc c’était une très bonne expérience mais on en a aussi pas mal chié, car à la base la technique est pas vraiment adaptée pour notre matériaux, du coup c’est stressant aussi car on a quand même réussi à crasher trois fois la machine, chose rare, et j’ai senti mon superviseur retenir sa respiration quand la nana nous a annoncé que j’avais peut-être flingué le système de contrôle du piezo qui permet les infimes déplacements d’une pointe en diamant, et qui au passage coûte dans les 30 000 euros ... Je pense d’ailleurs avoir rencontré la fille la plus gentille et la plus patiente au monde, la nana a bossé de 6h à 20h toute la semaine pour pouvoir nous permettre de faire nos analyses et continuer ses propres recherches à côté ! Mais là n’est pas le réel intérêt de cette semaine. Il faut savoir que je ne suis pas considéré comme un stagiaire de l’Université de Delft, mais je suis directement employé par le groupe Biopowders du programme de recherche européen Marie Curie, d’une ça claque plus, mais surtout ça me permet de profité d’avantages considérable dont un salaire particulièrement élevé, des primes, des congés, etc. mais surtout d’un budget de 8000 euros par an qui ne peut être consacré qu’à des déplacements professionnels … comme c’était le cas cette semaine. Du coup inutile de vous précisez qu’on se fait plaisir, on prend l’avion parce que 7h de train ça fait un peu long, on bouffe au resto et pas des kebabs, et l’hôtel on prend le plus proche de l’institut et c’est pas notre faute si c’est du 1st classe avec piscine, sauna, mini-bar, room service et surtout ça :

Cette machine vous repasse votre pantalon en un clin d’œil, perso je trouve ça génial ! Au final j'ai réussi à dépenser plus de 800 euros en 5 jours ... l'enculé le plus cool. Bon sinon Braunschweig c’est une charmante ville : Il n’y manquait que des carrelages … Old school meet new school Shopping mall castle

Ce batiment est un centre commercial pour de vrai ... Ça me permet de vous présenter mon superviseur, Giacomo (oui le petit ritale sous le carrelages c’est lui) dorénavant je l’appellerai par son nom. Inutile de vous préciser que l’ambiance au boulot est pas stress …

Quitter Riga

Beaucoup plus facile que quitter Berlin, même si c’est toujours la même merde pour s’arrêter à Varsovie, il faut encore que je prenne un billet pour Berlin et que je fasse jeter au passage, mais la petite nana super efficace de Eurolines va même jusqu’à appeler en Pologne pour savoir si je trouverais un bus pour rallier Amsterdam dans les temps ! Donc avec un départ de Riga à 12h et une arrivée à Varsovie vers 1h, en comprenant le décalage horaire ça nous de nouveau un petit 12h de trajet … une broutille. Et définitivement je crois que 1h du mat’ c’est vraiment le meilleur créneau pour débarquer dans une ville inconnue. Fort de mon expérience car, si vous suivez bien, j’avais déjà traversée la Pologne d’une seule traite quelques jours au paravent, traversée au cours de laquelle j’avais déjà eu le plaisir de découvrir que la Pologne ne fait pas partie de la zone euro (il est toujours préférable d’éviter ce genre de petite vérification avant de partir, et de garder la surprise, ce qui ne manquera pas de vous ravir …), bref cette expérience m’a permis pour l’occasion de dépanner un australien qui débarquait sans un zloty en poche (au sens propre du terme car il s’agit de la devise polonaise) en me permettant un petit « c’est pas très malin de débarquer sans monnaie locale » … La suite tient un peu du miracle, je choppe le dernier bus qui va en ville, j’arrive un à trouver une auberge de jeunesse ouverte et avec de la place, et cerise sur le gateau je trouve même un endroit mortel pour bouffer. Mesdames et messieurs, après le « Drive in » les polonais ont inventé le « Eat in » :

Eh oui ce bus est un petit resto ouvert toute la nuit où on peut bouffer pour que dalle. Perso j’ai opté (du moins c’est ce qui correspondait au mot que je pointais sur une liste) pour ce morceau de porc panné, légèrement accompagné de ketchup et de moutard. J’ai particulièrement kiffé, d’autant plus que c’est le truc le plus consistant que j’ai bouffé de ces 10 jours …

Le must, je me suis rendu compte en mangeant qu’il s’agissait d’un vieux bus français !

Riga : la conquête de l’Est … ou plutôt Nord-Est

Petit rappel pas forcément inutile, Riga c’est la capitale de la Lettonie (des trois c'est celui du milieu). Donc arrivée dans la soirée, je me dégote un magnifique petit camping installé sur le parking d’une salle de sport. C’est l’occasion pour moi de sortir la tente que je m’étais procuré au rabais (euphémisme) avant de partir …

Parce que ça aurait pas été aussi drôle sans, j’ai eu le droit à la pluie, ce qui m’a permis de vérifier l’étanchéité de la susnommée « tente ». Résultat : étanchéité parfaite … mais afin de justifier le prix de vente de la susnommée tente, le fabricant n’a pas jugé bon de mettre une fermeture éclaire dans le bas de la porte, laissant ainsi une ouverture béante permettant à l’eau de rentrer. Cependant, une fois n’est pas coutume, une miraculeuse configuration du terrain a permis de sauver l’essentiel de mes affaires ! Si comme moi vous imaginiez que les pays Baltes avaient pas forcément une économie fleurissante, eh bien détrompez vous ils ont l’air de s’en sortir pas trop mal (du moins les capitales). A tel point que le Lat Letton est la monnaie la plus forte d’Europe (1 € = 0,7 LVL … aucun lien avec Level Art) et je peux vous dire que ça fait vraiment bizarre, on a vraiment pas l’habitude. Et ça se ressent à Riga, c’est petit, chic, propre, tout le monde est bien sapé et on y trouve vraiment un nombre incroyable de casinos ou salles de jeu. Par grand-chose d’autre à dire sur cette ville. Comme tous les pays de l’Est il a été énormément marquée par l’occupation allemande puis russe. Une fois de plus je me rends compte que j’ai vraiment pas pris beaucoup de photos …

Un truc marrant quand même, c’est bien la première fois que je montais si haut dans le nord (55°30’5’’N) et, d’autant plus à cette époque de l’année, il ne fait jamais complètement nuit ! La photo ci-dessous a été prise vers 00h30.

On signalera quand même la présence sur les murs de Riga d’un artiste urbain de renommée internationale : The Postman Quartet ! Du coup je me suis pas privé et j’ai effectué ma livraison dans le Far East.

Quitter Berlin

C’est là que ça devient rock’n roll, si vous regarder une carte la logique voudrait que je poursuive ce voyage par Varsovie, mais là pas moyen de trouver un billet pour aller de Berlin à Varsovie. Par contre pour aller à Riga y a pas de soucis … d’ailleurs le bus qui va a Riga passe par Varsovie et s’y arrête … mais rien à faire y a pas moyen de réserver un billet pour Varsovie. Bref on arrive vite à la conclusion avec la nana d’Eurolines que la solution est de prendre un billet pour Riga et d’essayer de se faire jeter à Varsovie. Mais c’est à ce moment précis qu’intervient un calcul complètement débile (mais qui au final s’avérera payant), autant aller directement à Riga car ensuite j’ai plus de chance de trouver un billet Riga-Varsovie qu’un billet Varsovie-Riga (oui c’est un peu compliqué). Bien sure je me suis fait cette réflexion au moment de monter dans le bus, ce qui ne m’a pas laissé le temps de faire un autre calcul : avec un départ à 20h de Berlin et une arrivé à 15h à Riga plus le décalage horaire … eh oui ça me fait un bon 22h de bus ! Un vrai régal ! Je crois que c’est mon plus long trajet en bus sans interruption qui dépasse la demi-heure. Je vous rassure ils nous ont passé un bon nombre de films : tous en russe non sous-titré … on sent qu’on se dirige vers l’Est ! Et histoire de rien gâcher au plaisir j’ai droit au gros allemand qui transpire comme voisin, le genre de personne qui te donne pas envie d’engager la conversation, de toute façon je me suis rendu compte au environ de Vilnius qu’il était muet …

Première étape : Berlin

J’ai réussi à me procurer à l’arrachée le dernier billet pour Berlin le vendredi soir. Départ de Rotterdam à 20h, arrivée à Berlin vers 7h soit 11h de voyage. Finalement même après y être resté 3 jours, j’ai pas grand-chose à dire sur la capitale allemande, c’est grand, c’est beau, c’est blindé de touristes.

Old school Berlin !

Par contre j’ai pu vérifier les stéréotypes : on y mange des saucisses et on boit beaucoup de bière. J’aime particulièrement le concept de la saucisse deux fois plus grande que le pain. Détrompez vous c’est pas si idiot que ça en a l’air, c’est juste que leur pain est tellement dégueu qu’ils en mettent jusqu’il faut pour tenir la saucisse. Il était quand même bien vu de ma part de voyager en Europe en période de coupe de l’euro. Mais voici la vraie raison de ma venue à Berlin : le Mur.

Et forcément je pouvais pas passer à côté.

Ensuite on a : Checkpoint Charlie (ok c’est pas autant la classe que Bleck le Rat qui y pose son pochoir … avant la chute du mur) La tour telekom Au Tacheles (un squat d’artiste) Ici un chouette featuring avec Above (la flèche en haut) et ton sur ton avec les éboueurs berlinois.

Passage à l’Est

Le principe est simple : j’avais un appart loué à partir du 1er juin à Delft mais je pouvais pas commencer à bosser avant le 15, donc je me suis pris un pass Eurolines censé me permettre de voyager illimité entre les grandes villes européennes pendant 15 jours. Dans mon sac j’ai pas beaucoup de tune mais par conte j’ai une grosse quantité de carrelages à coller.

Le plan c’était de rester 2 ou 3 jours à Delft histoire de m’installer à Delft et de rencontrer mon superviseur, puis de partir vers l’Est, d’aller le plus loin possible et d’être de retour à Delft dans les temps. Là où ça devient compliquer c’et qu’avec le système eurolines, il n’est pas possible de réserver un billet ni de connaître avec exactitude les horaires des bus avant d’être dans la ville de départ du bus. Je sais pas si vous saisissez le côté délicat de l’affaire mais après une longue étude j’ai fini par déterminer que la régularité des liaisons ne répondait à aucune logique … Forcément ça commence mal car arrivé à Delft, mon superviseur m’apprend qu’il souhaiterait que je rencontre son chef à lui le vendredi, ce qui me fait déjà perdre 2 jours sur mon timing. Tout ça pour apprendre la veille au soir qu’en fait non, on allait pas pouvoir le voir car il avait pris un jour de congé … génial.

On the road again

C’est reparti pour 5 mois aux Pays-Bas, cette fois je bosse à l’Université de Delft, groupe des Matériaux Nanostructurés. Forcement c’est moins exotique que Singapour donc je vous garanti pas d’entretenir ce blog aussi régulièrement qu’avant mais dans un premier temps j’ai un rapide tour en Europe de l’Est à raconter. Après une longue réflexion (parce que ça demande du boulot quand même), j’ai décidé de reprendre ce blog car effectivement, quand on voyage, il est indispensable de partager ces expériences (merci on avait pas forcément besoin d’un film pour s’en rendre compte) sinon on a l’impression de faire ça pour rien (en tout cas c’est ce que perso je ressens), par exemple beaucoup de photos sont totalement inintéressantes sans l’histoire qui va derrière. Mais après chacun a sa façon de le partager, souvent c’est avec les personnes qui voyagent avec soi, mais on peut aussi le partager en écrivant un livre, en faisant un film, ou encore en tenant un blog …

Vous trouverez ci-dessous tous les posts relatifs a mon sejour en Asie.